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Une histoire de coeur (1/3) : le rocket stove

 "coeur de chauffe : moteur des poeles à bois" -- dictionnaire des poelus, 1837. 

En résumé

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Article rédigé par

yasin GACH.

Un "moteur"

De même que les voitures ont besoin d'un moteur pour libérer l'énergie contenue dans l'essence, les poeles à bois ont besoin d'un moteur pour libérer l'énergie contenue dans le bois.

Le Rocket stove est un de ces "moteurs". Il permet de construire des poeles à bois de cuisson ou de chauffage avec des rendements de combustion moyens supérieurs à 98%.

Excellent, simple mais peu puissant

Un rocket stove bien conçu atteint quasiment la combustion parfaite (saint graal de tout poelu) sur une bonne partie de chaque flambée !

Malheureusement sa puissance de chauffe est très limitée, ce qui le limite aux petits habitats et à la cuisson.

Le Batchrocket a été conçu pour le remplacer.

1. Origines

1. Les origines du rocket stove

Des coeurs de chauffe en "L" 

Améliorer la combustion du bois permet de diminuer la pollution liée aux fumées ainsi que la quantité de bois nécessaire pour une chauffe donnée.

Très tôt, les hommes ont réalisé qu'un coeur de chauffe en forme de "L" permettait une meilleure combustion du bois.

 

On retrouve encore aujourd'hui des traces de l'utilisation de ce principe sur les vieux fours à chaux ou encore sur des fourneaux très simples utilisés pour la cuisson dans divers endroits du monde.

Puis des coeurs de chauffe en "J"

Pour certaines applications, les quantités de bois nécessaires sont telles qu'il devient très important de bien maîtriser la qualité de la combustion.

Par exemple, les fours à briques artisanaux en Amérique latine ou en Inde peuvent facilement avoir une capacité de plusieurs dizaines de milliers de briques par cuisson, ce qui nécessite plusieurs dizaines de tonne de bois à chaque fois !

On retrouve donc des coeurs de chauffe à la conception soignée dans ces constructions.

Notamment des coeurs de chauffe en "J" qui sont une amélioration des versions en "L". On peut l'observer sur l'image ci-contre : voilà la base des rocket stoves modernes.

2. Version actuelle

2. L'apparition du rocket stove moderne

Un parfait outil de cuisson

Le rocket stove dans sa forme actuelle est issu du travail initial réalisé par Larry Winiarsky au début des années 80.

Le coeur de chauffe qu'il a développé est en forme de "L", ce qui reste la forme la plus adaptée à la cuisson.

 

Avec son équipe de l'association Aprovecho, il teste minutieusement la qualité de combustion et le rendement de ces cuiseurs rocket stove pour développer des modèles efficaces.

Aujourd'hui c'est environ un million de cuiseurs rocket stove qui sont produits par an, et principalement utilisés dans les pays en développement pour remplacer les feux traditionnels qui asphixient tant les familles de ces pays.

Une évolution vers le chauffage des petits habitats

C'est au tour de Ianto Evans de développer, à partir du travail de Larry Winiarskyun rocket stove adapté au chauffage des petits habitats.

Le coeur de chauffe qu'il a développé s'approche des rocket stoves traditionnels du 1er paragraphe, mais la combustion est améliorée grace à l'utilisation de matériaux réfractaires isolants et SURTOUT un travail sur les proportions optimales du "J".

Autour de ce coeur de chauffe, un bidon métallique et des bancs en bauge permettent la récupération de la chaleur des fumées.

3. Combustion

3. Les résultats de combustion du rocket stove

Le maitre Peter

En 2011, le néerlandais Peter van den Berg arrive dans le développement du Rocket Stove.

 

Armé d'un analyseur de combustion, de beaucoup d'inventivité et d'encore plus de patience.. il va réussir à stabiliser la combustion du Rocket Stove de chauffage et à améliorer encore sa combustion !

Ci-dessous se trouve le compte rendu de l'analyse de combustion d'un Rocket Stove classique que nous avons construit d'après les plans de Peter.

Une combustion excellente

Les résultats de cette flambée sont :

  • O2 moyen : 13%

  • Rendement total moyen (PCI) : 95% [1]

  • CO dilué moyen : 332 ppm

  • CO non dilué moyen : 1357 ppm

  • Température moyenne des fumées à la sortie du poêle : 70°C.

Le rendement total (combustion x récupération) moyen est de 95%, ce qui est absolument excellent. Le taux de monoxyde de carbone est extrêmement faible sur la plus grande partie de la flambée. En moyenne, le Rocket Stove émet 332 ppm (particules par million) de CO (monoxyde de carbone) dilué, ce qui indique une combustion de très bonne qualité.

NB : Les résultats auraient certainement été meilleurs si nous avions été moins expérimentaux dans notre construction (notamment la cheminée déportée à 2m...), mais c'était le début !

4. Défauts

4. Le gros défaut : une puissance beaucoup trop faible

Mais trop peu puissant pour le chauffage

Pour le test correspondant au graphique précédent, 6 kg de bois très sec (à 15% d'humidité) ont été brulés.

 

Le fagot était composé de 1 kg de petit bois et 5 kg de bois fendu à un diamètre de 5-10 cm. La flambée a duré un peu moins de 2h avec une surveillance régulière pour rajouter du bois au fur et à mesure qu'il se consommait.

D'après ces mesures, la puissance d'un Rocket Stove de 180 mm de diamètre interne est d'environ 900 W en considérant une flambée d'environ 2h par jour.

900W, c'est très faible par rapport aux besoins de chauffage des habitations classiques en France qui sont plutot de l'ordre de 3000 à 15000W pendant l'hiver.

On pourrait bien sur obtenir trois fois plus de puissance de chauffe avec un Rocket Stove en faisant une flambée de 6h par jour, mais.. c'est contraignant !

Dans la réalité, on cherche plutot un coeur de chauffe avec une puissance 10 fois supérieure !

Et un foyer ouvert qui laisse des fumées dans la pièce

A cause de sa forme, le Rocket Stove laisse toujours passer un petit peu de fumées dans la pièce. C'est génant !

En plus, ce défaut le rend impossible à homologuer tel quel pour le chauffage d'une maison car il est classé dans les "foyers ouverts" comme les anciennes cheminées ouvertes.

5. Batchrocket

6. Références

  1. On ne prend en compte pour le calcul que la partie de la flambée entre 9h50 et 11h environ, parce qu'après la combustion est quasiment finie (taux de O2 > 16.8%).
    C'est le protocole de mesure classique utilisé pour tous les poêles à bois d'après la norme EN15250.

6. Références
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